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Everlee Garza
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MessageSujet: who are you ?   who are you ? EmptyMer 14 Mar - 20:22



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Everlee Garza & @Jonah Reid
Se réveiller sous la glace est quelque chose d'assez perturbant. Se réveiller sans même arriver à respirer, déjà gelée et trempée jusqu'aux os. C'est effrayant. Tu as ouvert les yeux cédant rapidement à la panique, comme si tu allais mourir. Un dernier souffle, c'est tout ce qu'on t'offrait. Par chance, ce pêcheur passant par là a eu assez de cran pour te sortir de l'eau. Il s'est trempé lui aussi pour te donner une chance de sortir. Surprise, surprise, tu perds rapidement connaissance dans les bras de cet inconnu, ni un visage, ni un nom, tout ce que tu sais, c'est que c'était un homme, vu la carrure et la force. Tu n'as jamais à chercher qui il était.
En fait, tu n'y as tout simplement jamais songé. Une fois de plus, tu as ouvert les yeux, craignant même à respirer. C'était la chaleur, c'était complètement différent. C'était même pratiquement accueillant. Un lit, une table de chevet et une chaise. Des vêtements sec, une fenêtre et quelques couvertures, tu n'avais aucune idée de ou tu te trouvais.

Tu as revu le jour le vingt-huit février dernier. Tu te souviens de l'année 1998, l'année de laquelle tu viens. Pourquoi est-ce que tu es là en 2018, comment est-ce possible. Déjà, qu'est-ce que c'est passé ? Tu te souviens de ton nom, que tu vivais à Nome et que tu es née en 1977, mais tout le reste te semble flou. Tellement de question sans réponse et pourtant, tu t'en fiches. Tu es là, tu es là maintenant et profiter de la vie, peu importe ce mauvais tour qu'elle te joue. Tu vis au centre depuis, tu as deux semaines obligatoires, mais en fait, tu n'as pas envie de le quitté. Tu t'y sens bien, en sécurité et surtout en compagnie de gens qui vivent la même chose que toi.

Tu sors enfin de ce petit confort, cet endroit que tu as apprit à appeler chez toi. Un manteau assez chaud sur les épaules et une paire de bottes à ta taille. Tu es nerveuse à l'idée de prendre se taxi qui t'attend dehors. Pourtant tu le fais les yeux fermés. Tu ne trembles pas, mais tu sans ton coeur bien serré. Tu oses enfin sortir et faire connaissance avec la nouvelle Nome. Tu ne sais pas ce qui t'attend et ça te fait peur. La route fut silencieuse entre le centre et la ville, le chauffeur te lançait ces drôles de regards, trop régulier. Tu as finis par baisser les yeux que pour les sentir au lieu de les voir. Il s'arrête au centre de la ville et te balance sèchement le montant qui se trouve à être exactement ce que tu as dans les poches. Tu lui tends en silence avant de rencontrer l'air étrange de la ville. Un soupire, tu prends le temps de humer l'odeur de la ville avant de t'engager dans les rues. Tu ne sais pas ce que tu cherches, ni ce que tu attends, tout ce que tu sais, c'est que les choses ont changé. Tu marches toujours et tu ne vois pas le temps qui passe. Tu t'arrêtes devant une boutique. Une odeur te chatouille les narines et levant les yeux, tu entends ton ventre s'animer. Tu as faim. Une boulangerie en plus, toi qui raffole de ce genre d'endroit. Tu pousses timidement la porte pour y entrer. Tu fermes les yeux en prenant une grande respiration. Tu observes les rayons, calme et silencieuse.
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Jonah Reid
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyMer 14 Mar - 22:50

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On ne se figure pas combien les gens froids peuvent effrayer par la glace de leurs questions. Leur colère ressemble à la chute d'une avalanche, leur mécontentement à une mer glacée qui vient de se briser. ••



Seize heures à l’horloge et silence complet dans le salon. T’es étalé là, sur le canapé, un bras pendant au bout duquel roule brusquement la bouteille vide que t’as fini par lâcher. Tiré de ta torpeur, tu te redresses d’un coup sec, l’esprit embrumé et les paupières rendues brûlantes par la luminosité de la pièce. T’as le corps ankylosé et l’impression qu’un semi-remorque t’est passé dessus – début de journée de repos normale pour toi, Reid. Tout en tentant de te remémorer ta dernière soirée, tu te passes une main sur le visage, puis dans cette tignasse que tu n’essaies même plus de coiffer. Et brusquement, tu réalises. Est-ce que t’es… seul ? C’est possible ça ? Étonné, tu hausses un sourcil en jetant un œil au reste du rez-de-chaussée ; mais rien, si ce n’est l’écho de cette foutue horloge dans ton pauvre cerveau. Qu’est-ce que t’as fait hier soir, Jonah ? Tu ne t’en rappelles pas. T’as sûrement dû prendre un truc puis sortir pour t’oublier encore une fois. Et ce que t’as dansé, couché, tué ? Aucune idée et à vrai dire, tu t’en fous.

Ton portable vibre sur la table basse et tu restes là, à le fixer d’un œil hagard, te demandant à grande peine qui pourrait bien vouloir te parler à une heure pareille. Tu te penches alors, vacilles autour de tes appuis – l’alcool rend l’équilibre fragile, Jonah, même pour toi qui valses avec lui depuis si longtemps. Sans prendre la peine de regarder le numéro, tu te décides à décrocher pile avant la fin de l’appel.

« Ouais ? »

La voix est bourrue ; pire, méconnue. Tes sourcils se rehaussent encore d’un cran, tant par la surprise de pouvoir parler que par la voix exaspéré qui résonne au bout du fil.

« Putain Jonah qu’est-ce que tu fous ? Ça fait une heure qu’on t’attend ! »

On t’attend ? Où ? Tu te passes une seconde fois la main sur le visage, dans l’espoir vain que ce geste te permettra de remettre de l’ordre dans tes pensées. Mais c’est peine perdue, et tu le sais d’avance. Devant ton manque de réaction, ton boss enchaîne.

« Le chantier Catler, tu te souviens ? T’avais dit que tu bosserais aujourd’hui pour le finir. »

De deux choses l’une : primo, ne jamais faire de promesse qu’on ne peut pas tenir. Secundo : Depuis quand toi, Jonah Reid, flinguait volontairement des jours de repos ? Oh et puis peu importe. Te contentant de maugréer un vague « j’arrive » avant de raccrocher, tu tentes un premier lever. Wow. Le monde tangue, Jonah, sans compter ce crâne qui te fait un mal de chien. Une heure plus tard, tu te demanderas encore comment tu as réussi à prendre une douche et à te changer sans t’écrouler sur le parquet. Mais c’est un peu toi, ça. Non pas une force de la Nature, mais au moins un mystère.

Te voilà donc, le pas chancelant, descendant la rue en direction du centre-ville de Nome qui finalement, a tout de même pas mal changé en vingt ans. T’as les yeux rouges, ta tête fait peur et surtout, tu te les pèles. A peine deux semaines dans cette fichue ville et déjà à rêver tropiques et cocotiers. Tu files à travers les rues du centre sans chercher à éviter les passants pressés ; rester sur une ligne droite est déjà assez compliquée pour que tu songes à amorcer un virage. Et pourtant… Pourtant, l’odeur qui chatouille tes narines et le grondement de ton estomac en guise de réponse te contraignent à ralentir la cadence, puis à lever la tête vers la boulangerie qui se tient devant toi. Depuis combien de temps t’as pas mangé, Jonah ? Pas de réponse. Encore. Tout en poussant la porte de la boutique, tu te dis qu’après tout, ton boss n’est plus à dix minutes près.

Tes yeux dévorent les pâtisseries, s’attardent sur les petits pains mais ton cœur, lui, a déjà jeté son dévolu sur les chouquettes. Sac en papier à la main, tu commences à te servir, léger sourire aux lèvres face à cette gourmandise d’enfant, tellement perdu dans ta contemplation que tu n’entends pas la porte s’ouvrir ni ne voit la prochaine cliente entrer. Ce n’est qu’en posant la pince que ton regard croise celui de la nouvelle venue, et là. Là. Ton cœur rate un battement. Puis deux. Puis trois. Tu frôles la syncope, ton visage se vide de ses couleurs et les vertiges qui depuis le réveil t’assaillent s’accentuent, t’obligeant à t’appuyer sur le comptoir derrière toi. Merde, c’est quoi ce délire ? Non… Non. C’est impossible. Impossible.

Écarquillées tes prunelles, dévisageant ces traits que tu ne pensais certainement pas revoir un jour ailleurs que dans un cercueil. Et pourtant elle est là, devant toi, à jeter sur le monde son innocence et à ta figure, le poids de tes erreurs passées. Le coup est rude, t’es complètement sonné Jonah. Un instant tu songes à t’enfuir ; mais tu ne fuis jamais, Reid. Et de toute manière, tes jambes tremblantes ne t’emmèneront nulle part. Tu te demandes si c’est une mauvaise blague. La réincarnation d’un fantôme passé, une jumelle cachée, n’importe quoi mais pas elle. C’est impossible. Cette certitude tourne dans ta tête en boucle à t’en rendre dingue. Elle est morte. Morte puisque tu l’as tuée, Jonah. Et pourtant, chaque seconde défilant, chaque mouvement qu’elle t’offre font trembler cette évidence.

Tu ne peux pas t’échapper. Pas sans savoir. Pas sans laisser filer cette question qui te barre les lèvres.

« Eva ? »

Murmure. Dans la pagaille, tu n’as même pas remarqué que le paquet t’a glissé des mains et que les pâtisseries roulent à présent sur le sol de la boulangerie.

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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyJeu 15 Mar - 0:41



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Everlee Garza & @Jonah Reid
Toi, dans une pâtisserie, petite Eva, petite fille fragile qui ne peut pas résister à des pâtisseries. Tu entends ton ventre gronder et pourtant, tu as beau fouiller tes poches, tu n'as pas un sous. Tu baisses les yeux vers tes pieds qui se cogne l'un contre l'autre avec cette déception au visage. Tu aurais presque envie de faire taire ton ventre en lui parlant, mais tu perdrais ton temps. Ce serait peut-être une bonne idée de rentrer au centre. Tu pourrais aussi en voler un pour remplir ta pense, mais tu t'en tapes les doigts. Ce n'est pas une bonne idée, tu ne l'as jamais fait et tu ne le ferais jamais. Tu sais patienter. Tu te contentes de fixer tes pieds en jouant avec tes doigts. L'envie de quitter la boutique monte en toi, ton coeur se serre, tout comme ton estomac tente de faire un noeud pour t'empêcher de flancher au malsain.

Tu fermes les yeux prenant une grande respiration. Que cette odeur te rend folle, tu sens ton corps frétillé. Tu te serres les bras un instant et soudainement, tu as ce souvenir qui te frappe de plein fouet. Tu as toujours aimé les pâtisseries, assez pour en garder en cachette sous ton lit quand tu étais gamine. À bien y pensé, tu ne comprends pas pourquoi tu n'es pas en surpoids, toi fane des petites bouchées sucrés. Tu salive à simplement y penser. Quel bel erreur de mettre les pieds ici. Les yeux fermés, tu glisses tes mains sur ton visage en soupirant. L'envie de partir est plus forte, mais tes pieds restent encré au sol avec cette sensation froide d'un regard posé sur ton dos. Tu figes sur place en silence, la gorge nouée. Puis...

« Eva ? » C'était faible, tu crois entendre ton nom. Curieuse tu éloignes tes yeux du présentoir et tu tourne la tête pour croiser chacune des têtes présentes dans la boutique. Tu glisses une main agitée dans tes cheveux, ton sourire ayant disparu. Tu es certaine d'avoir entendu ce nom si faible, Eva... Tu sens ta gorge te nouée et tu balais encore la boutique d'un regard. Enfin, tu croises le sien, cet homme qui parait figé sur place. Tu arques un sourcil et tu baisses les yeux vers le sol. Un faible rire s'échappe de tes lèvres laissant un sourire s'installer. Pauvre petites pâtisseries qui se sont évadé sur le sol. Tu agites la tête en remuant tes cheveux avant de t'avancer d'un pas léger dans sa direction. Tu ramènes ton regard vers lui avant de soigneusement te pencher au sol. Avec délicatesse tu récupères les chouquettes pour les replacer en sac, sac que tu replis avec agilité. Tu repousses une mèche de cheveux derrière ton oreille et tu te redresses. Tu es là face à lui sans broncher. Tu lui tends le sac avec ce même sourire en inclinant la tête sur le côté. « Ce n'est pas bien de maltraiter ces pauvres pâtisseries. » Ces petites choses étaient parmi tes pâtisseries préférées, tu le sais maintenant.

Tu baisses les yeux à nouveau, tu as l'impression qu'il est figé sur place. Ce n'est qu'une impression quoi. Tu glisses tes doigts contre tes lèvres et ce goût de sucre t'active et tu te surprends à les lèches sans discrétion. Tu baisses les yeux et rougis. Tu viens vraiment de faire ça devant lui. Tu ris nerveusement et fait un pas à reculons. « Je suis désolée, je... C'est bête, désolé. » Tu glousses en riant avant de faire un autre pas vers l'arrière sans te rendre compte que tu pourrais percuter un petit présentoir. Ton pied se heurte enfin quelque chose et tu sens ton corps se basculer vers l'arrière. 
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Jonah Reid
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyJeu 15 Mar - 8:37

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On ne peut pas balayer les souvenirs d'un simple coup de balai. Ils restent en nous, tapis dans l'ombre, guettant le moment où l'on baissera la garde pour ressurgir avec une force décuplée. ••



Avalanche. Avalanche de souvenirs, de sentiments, avalanche qui englobe tout sur son passage. Toi, particulièrement. Les doigts ancrés dans le bois du comptoir à t’en briser les phalanges, t’as la nette impression que le monde se fait de plus en plus flou. Est-ce que tu dérailles, Jonah ? Est-ce que t’es en train de perdre la boule, comme t’aurais dû le faire depuis si longtemps ? Ou alors c’est le manque qui, fort de la puissance que tu lui as donné ces dernières années, a encore trouvé le moyen de te toucher. Tu n’as jamais eu d’hallucinations aussi fortes, pourtant. Aussi réelles.

Elle tourne la tête vers toi en entendant son nom, croise de nouveau ton regard – tu n’y lis rien d’autre qu’une curiosité prudente, presque étonnée. Lorsqu’elle s’approche de toi, tu te persuades que cette fois, tu vas y passer. Tu t’es toujours promis que si tu devais crever, ce serait par les mains d’un membre de la famille Garza. Mais Eva. Eva, Eva… Le prénom tourne dans ton crâne comme une litanie. La punition est là, toute proche et pourtant, elle ne t’effraie pas. Everlee est ton unique remord et certainement ta chimère la plus acerbe. Déjà, tu sens les tentacules du mal t’enserrer la poitrine, les clavicules, le cou. Elles t’étouffent avec tant de lenteur que la suffocation est insupportable. T’attends, Jonah. Tu l’as bien mérité, non ? Cette fois, tu pourras pas t’en tirer comme ça.

Jusqu’à ce rire, qui résonne dans tes tympans avec la puissance d’un ouragan. Tu chancèles encore autour de tes appuis. Qu’il est doux ce rire… Qu’il est bon. Qu’il est peuplé de souvenirs. De promenades, de discussions, d’espoirs. Des rêves qu’elle avait alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Elle l’est toujours, Jonah. Regarde-la. Elle n’a pas changé, jusqu’à cette fossette qui se creuse dans son visage lorsqu’elle sourit. Elle se penche, ramasse les pâtisseries que t’as laissé tomber et toi, tu jures que t’es pas prêt. Pas prêt à ce qu’elle te regarde encore comme si elle ne te reconnaissait pas. Pas prêt, surtout, à entendre cette voix, qui te confirmera que t’es en train de lâcher prise pour de bon cette fois.

Le sac est tendu vers toi, mais tu ne le vois pas. T’es en train de te noyer, Jonah. Perdu dans la profondeur de ces iris dont t’as cauchemardé tant de fois.

« Ce n’est pas bien de maltraiter ces pauvres pâtisseries. »

Pourtant là, c’est toi qu’elle maltraite. Elle a branché sur ton cœur deux électrodes qui à chaque mot prononcé te paralysent un peu plus. Mais c’est pas toi, ça. Et bientôt, la culpabilité que tu ressentais laisse place à une rage sourde, volcanique. Tu serres les dents, t’enfonces par mégarde une écharde dans l’index droit. A quoi elle joue ? Quel genre de plan vicieux elle a trouvé pour prétendre ne pas te reconnaître, ne pas se souvenir ? Et pourquoi toi, tu te rappelles de tout ? Elle n’est qu’un rêve, Jonah. Une hallucination de plus. Sitôt sorti d’ici, tu prendras une pilule et elle aura disparu. Tu t’apprêtes à la remballer mais la course de ses doigts contre ses lèvres t’empêche de faire quoi que ce soit. Tu frissonnes tout entier, prunelles accrochées à cette langue qui vient lécher le sucre des pâtisseries. Elle se rend vite compte de son audace et baisse les yeux. Rougit. Pour toi, c’est la douche froide. Ta colère s’en trouve d’autant plus rincée qu’elle poursuit dans les excuses.

« Je suis désolée, je… C’est bête, désolée. »

Ton erreur te gifle une nouvelle fois, claque brûlante posée sur ta joue à en créer une nouvelle cicatrice. Peut-on faire plus ingénue qu’elle ? Impossible. Elle recule d’un pas, puis deux. Est-ce qu’elle fuit ? Ça t’arrangerait. Tant qu’elle sera devant toi, tu seras incapable de formuler deux pensées cohérentes. Mais brusquement, son équilibre fragile se brise et, les yeux écarquillés de terreur, tu la vois glisser en arrière. C’est ça, ton électrochoc. Celui qu’il te fallait pour sortir de ta torpeur et te jeter en avant, main tendue attrapant celle qui t’échappait déjà. Le contact entre vos peaux t’arrache une vive douleur, mais t’as pas le temps de t’en faire pour ça ; elle est là, à quelques dizaines de centimètres de toi et toi, pauvre abruti, t’as aucune explication à lui donner. Alors tu t’emmêles, décides de prendre le pli. Toi aussi, tu vas faire semblant. Jusqu’à ce que t’aies trouvé ce qui clochait chez toi – tout cloche, tu le sais mais cette fois, y a autre chose. De plus fort. Plus inquiétant.

« Si tu veux qu’on partage les pâtisseries que tu viens de sauver, mieux vaut éviter de t’assommer. »

Tu lui offres un sourire un peu faux, puis lâches sa main et attrapes le sac pour te diriger vers la caisse. T’es sûr de toi, là ? Bien sûr que non. Ta raison te hurle de te casser d’ici mais ton cœur, lui, bat bien trop rapidement pour que t’entendes quoi que ce soit. Alors tu payes ces foutues chouquettes et tu te retrouves dans la rue en sa compagnie, comme autrefois. Pour un peu, tu t’attends presque à ce qu’elle te demande de la ramener à la maison.

« Tiens », fais-tu en lui tendant le sachet entrouvert. Une simple invitation à la gourmandise, mais t’as toi aussi besoin de manger pour t’aider à y voir plus clair. Tu marches sur quelques mètres, prend une inspiration pour calmer la souffrance de tes poumons. T’es vivant, Jonah. Pourtant il y a pas plus de deux minutes, tu t’es demandé si t’avais pas simplement clamsé dans la nuit. Ça expliquerait tout, non ?

Tu finis par te tourner vers elle, balayant de ce geste les questions qui te tournent dans la tête. Elle ne te reconnaît pas, tu le vois bien. Et c'est à ça que tu t'accroches.

« Moi c'est Samson. »

Tu brises toutes les règles, Jonah. Et un jour ou l’autre, tu sais que tu le paieras.

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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyVen 16 Mar - 19:46



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Everlee Garza & @Jonah Reid
Tu te retrouves dans un monde tant connu et qui t'es pourtant inconnu. Tu sais ou tu es et ou tu va et pourtant, tu ne reconnais rien. Tu y as vécu pendant des années dans cette ville, tu as grandie d'une certaine façon. Si ce n'était pas de la vie de merde de tes parents, tu n'aurais jamais connu Nome, tout comme tu aurais jamais vraiment connu la misère de l'absence parentale. Tu t'émerveille face à cette petite ville, aux gens qui y vivent, pourtant cette ville n'a rien de beau, rien de bon à voir. Elle est reculée, seule dans son petit coin perdu et personne ne s'en préoccupe vraiment. C'est bien d'y vivre quand tu as une vie de malheur, tu n'attires les regards de personne, tu passes dans l'ombre. Cette petite ville est parfaite pour ce qui t'arrives, pour ce qui arrive à plusieurs autres. Quel drôle d'histoire, revenir à la vie.. C'est ce qu'on t'a dit, c'est ce qu'ils t'ont dit. Apprendre qu'on est mort, qu'on a peut-être même été tué. Ils n'osent pas en dire trop, ils te laissent dans l'ombre, t'écrase derrière un voile de doute. Tu ne peux rien faire d'autre que d'attendre, que de fermer les yeux et espérer que les choses se place, que les souvenir te reviendront enfin, mais qui sait, tu resteras peut-être dans l'ignorance jusqu'à la fin.

Quelle fin est-ce qui t'attend au bout de cette histoire ? Tu n'en as aucune idée. Tu n'y penses pas, tu ne veux pas y penser. Tu vis, c'est tout ce qui t'importe en ce moment. Tu fermes les yeux sur ce qui t'es arrivé, et sur ce qui t'arrivera. Tu vis le moment présent sans vraiment te soucier de ce qui pourrait te tomber sur le dos. En fait, tu n'as pas vraiment changé. Tu le sais, tu étais comme ça, sans songer au conséquences. Vivre au jour le jour. Tu as toujours été positive, sans vraiment te laisser écraser pour rien. Rien de mal ne semblait te rester à l'esprit et tu doutes même que c'est pour cette raison que tu ne te souviens plus vraiment de ton passé. Ton nom, c'est tout ce que tu avais. Tu sais bien que tu es morte, mais personne ne semblait le savoir autre que toi. Des gens disant te connaitre te croyait tout simplement partit. Alors qu'est-ce qui t'es vraiment arrivé ?

Tu ne cherches pas la réponse à cette question, tu songes seulement à cette boulangerie qui t'entour, cette odeur qui t'empli les narines. Tu sens ta poitrine au chaud, ton coeur qui bat calmement. Tu as l'impression que ce petit moment est parfait. Et voilà ce regard posé sur toi, ce regard qui t'intrigue, qui t'attire.  Ton coeur qui sans raison s'emballe, mais qui ne t'alerte pas. Tu t'es approché de cet homme, cet inconnu sans te soucier de rien, comme à ton habitude. Tu es de nature curieuse, tu aimerais tant savoir, tant découvrir et c'est lui qui est devenu soudainement ta mission du jour. En deux temps trois mouvements, te voilà un sac de chouquettes entre les doigts avec ton ventre qui s'anime tel un voleur. Tout ce qu'il veut, ce sont ces foutus chouquettes, mais ce ne sont pas les tiennes. Tu l'observes, il est étrange, il te fixe, mais tu n'en fais aucun cas, il doit être contre les autres à se demander quel abomination tu es. Tu en as eut de mauvais commentaires et tu t'en fiches. Tu ne le vis pas mal.

Tu te contentes de sourire et tu t'éloignes, tu te dis que c'est peut-être mieux de le laisser seul. Maladroite que tu es. Everlee Garza... Regardes ou tu vas. Tu viens de heurter un présentoir et te voilà valsant vers l'arrière. Tes yeux deviennent ronds ce n'est pas le temps de te blesser. Tu fermes les yeux et ton corps devient mou, prêt à absorber le choc, comme s'il en avait l'habitude. Vient cette décharge, un contact de peau à peau. Ton coeur prend de la raideur et tu t'accroches sans prévenir. Tu te retrouves sur tes pieds et tu sens une chaleur contre toi et tu ouvres enfin les yeux. Tu lèves le bout de ton nez et tu l'observes. De plus près faut croire. Tu cesses de respirer avant de baisser les yeux, gênée. « Si tu veux qu’on partage les pâtisseries que tu viens de sauver, mieux vaut éviter de t’assommer. » Tu pourrais profiter de la situation, mais ce n'est pas toi. Tu lèves les yeux vers lui, mais aucune chance, il est déjà en chemin vers la caisse pour payer ces petits délices. Tu glisses une mèche de cheveux derrière ton oreille et tu observes autour de toi. Personne ne te regarde et pour la première fois tu as l'impression d'être vraiment invisible, de passé dans le moule. Tu ramènes ton regard vers la caisse, il n'y est plus. Tu arques un sourcil avant de te diriger vers la sortie, à peine passes tu la portes, le voilà. Sans réfléchir, tu t'installes à tes côtés pour marcher.

« Tiens » Tu tournes la tête vers le sac tendu vers toi. Un faible sourire discret s'installe sur tes lèvres et tu glisses doucement ta main à travers l'ouverture du sac et tes doigts effleurent une pâtisserie. Tes doigts hésitent avant d'en saisir un. Tu sors ce petit délice avant de le prendre une mordée rapide. Tu fermes les yeux en poussant un léger soupire. Tu as l'impression de ne pas en avoir manger depuis une éternité. « Délicieux. » Tu lui jettes un regard avant de prendre une autre bouchée.

« Moi c'est Samson. » Tu l'observes avant de lui sortir un large sourire. Tu regarde devant toi avant d'aspirer le sucre sur le bout de tes doigts. « Et moi Everlee. » Ça te faisait étrange d'entendre ton nom de ta bouche, un peu comme si ça sonnait faux à tes oreilles, mais tu le sais, c'est bien toi. 
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptySam 17 Mar - 11:06

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Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu'on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l'écho des cris et encore moins celui du silence. ••



Il fait beau. Une brise légère tourbillonne dans la rue, frôle les pavés et se glisse jusqu’à vous, apportant dans son sillage l’odeur marine du port qu’il te faut rejoindre. Mais ce n’est pas ce que t’as en tête, Jonah. Pâtisserie à la main, t’attends qu’elle te réponde, le cœur accroché à ce sourire qu’elle vient de t’offrir sans prendre en compte les dégâts qu’il occasionne. T’essaies de deviner. Alice ? Mary ? Quel nom peut porter cette illusion, celle qui te rappelle trait pour trait ton ultime regret ?

« Et moi Everlee. »

Ta pâtisserie s’en retrouve broyée entre tes doigts, crème et sucre collant à ta peau comme de la pâte à modeler. T’as l’impression que le monde se dérobe une nouvelle fois sous tes pieds et tu dois te faire violence pour ne pas t’arrêter sur place – voire t’effondrer. Tu la dévisages un long moment, en silence, tellement obnubilé par ses traits et ce qu’elle vient de te balancer que tu manques de te prendre un lampadaire… Reprends-toi, Jonah. Ce n’est que le fruit de ton imagination, ne l’oublie pas.

Les rues se desserrent et vous finissez sur une petite place que t’avais oublié, depuis le temps. Tu sais qu’il te faut reprendre contenance, continuer de faire semblant et surtout, assumer le jeu que t’as toi-même créé en lui mentant. Tu ne vois pas trop quoi ressentir, là, tout de suite. A vue de nez, ça ressemble à un vieux mélange de colère, d’amertume et de douleur, agrémenté d’une pointe de bonheur de l’imaginer en vie. T’essaies de virer de ton crâne les flashs de cette fameuse nuit et pour l’instant, ça marche. Mais tu ne tiendras pas longtemps, Jonah. Ne te leurre pas comme ça.

« T’es nouvelle ici ? » Question faussement innocente, t’as juste envie d’en savoir plus sur elle, son histoire, même si c’est pour ne pas y croire. Tu te persuades que plus elle te donnera de détails, plus tu seras en mesure de te raccrocher à la réalité. Tu te fous du regard des gens et de ce qu’ils peuvent penser d’un allumé qui parle tout seul en pleine après-midi. « Encore un ivrogne », se diront-ils. Et ils n’auront pas tort.

Tu t’avances sur les pavés, avant de t’affaler sur un banc à proximité. Tes prunelles sondent la place, y notant chaque passant, chaque devanture, jusqu’au ruissellement de l’eau de la fontaine à quelques mètres de vous. Tu lui tends finalement le paquet, dans un demi-sourire.

« Tiens, je te les laisse. C’est pas bon pour ce que j’ai. »

Comme si tu faisais attention à quoique ce soit te concernant… Un magasin, à l’autre bout de la place, attire subitement ton attention. Il n’a pas changé, lui. Toujours le même salon de thé aux couleurs chatoyantes, ce salon où… Où elle adorait aller. Tu lui désignes donc d’un signe de la tête et, toujours dans le cadre de ton interrogatoire, lance simplement.

« Tout le monde ne parle que de lui. »

Puis tu guettes chacune de ses réactions. Peu importe le temps que ça prendra ou la remontrance à laquelle t’auras le droit par ton boss lorsque tu débarqueras au port. Pour passer du temps avec cette hallucination, tu serais prêt à tous les sacrifices.  

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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptySam 17 Mar - 13:17



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Tes pieds frappes contre le bitume d'une grande légèreté. Tu laisses la brise qui accompagne l'hiver se frayer un chemin jusqu'à ton visage. Il se retrouve rapidement entièrement découvert après quelques minutes. Tu regroupes d'une main tes cheveux à la base de ta nuque pour les ramener d'un côté. Tu lèves les yeux vers celui qui t'accompagne, ce Samson et tu te contente de sourire. Tu ne vois pas ce que tu pourrais faire d'autre, tu sais sourire, tu sais rire, mais faire la discussion, étrangement, ça n'a jamais été ton meilleur avantage. Il faut avouer qu'une fois lancer, tu n'arrives plus vraiment à t'arrêter. Hors du centre, c'est la première personne que tu croises vraiment, à qui tu parles. Tu te contentes de suivre en récupérant une autre pâtisserie dans le sac. Les présentations sont faites, reste à voir ce que cette rencontre fera de toi.

Tu ramènes ton regard vers la route et tu inclines légèrement la tête sur le côté en fronçant les sourcils. Tu as l'impression de connaitre cet endroit, mais ton cerveau ne semble pas tout te dire. Tu aimerais tout comprendre, savoir ce qui t'arrive et soudainement, tu réfléchis, tu réfléchis un peu trop. Tu te commande d'arrêter. Ce n'est pas le temps, c'est loin d'être le temps pour ça, tu ne veux pas avoir le temps pour ça. Tu te concentres sur lui d'une certaine façon. Un regard du coin de l'oeil puis ton attention se tourne sur le pâtisserie, dieu que tu as faim. Tu sens ton ventre se serré, il quémande cette pâtisserie comme s'il n'avait rien mangé de la journée. Discrètement, ta main se pose sur ton ventre, comme pour lui dire de ce taire.

« T’es nouvelle ici ? » Tes yeux s'écarquille à fixer le vide. Ta gorge se noue. Dire nouvelle est vrai d'une certaine façon, mais c'est faux, étant donné que tu as déjà vécu ici. Il y a... vingt ans... Dire que tu es partie il y a vingt ans, dire que tu es mortes il y a vingt ans. Tu te perds dans ta tête, tu oublis que tu n'es pas seule. Ton visage s'assombri par les détails de ta vie qui te manque, tu ressens ce manque au fond de toi, c'est à ce demander si ce n'est pas toi qui créé ce blocage. Tu n'as peut-être pas envie de savoir ce qu'elle contient... Cette vie. Tu secoues la tête en poussant un soupire. Tu tournes la tête vers lui avec un faible sourire cette fois. « On peut dire ça comme ça oui. » Tu ramènes ton regard sur la route en attirant le sucre restant sur tes lèvres dans ta bouche. Puis soudain, tu t'arrêtes et tu tournes la tête. Il n'est plus là, du moins plus à côté de toi. Tu tournes sur toi même pour le trouver près installé sur un banc. En fait, on dirait plus qu'il y est affalé. Tu arques un sourcil, mais tu le rejoins sans broncher tu restes debout, planté comme un piquet près du banc. Peut-être a-t-il envie d'être seul.

« Tiens, je te les laisse. C’est pas bon pour ce que j’ai. » Tu baisses les yeux vers le sac et tu hésites avant de le récupérer. Tu l'observe ensuite avec une certaine inquiétude. Oh pauvre petite Eva qui s'inquiète pour tout le monde. C'est peut-être pour cette raison que tu devais être dans le soutien au personne lorsque tu étais en vie. Tu finis par faire un pas vers lui sans oser lui demander ce qu'il a et tu restes silencieuse, scrutant les détails. Tu ne le connais pas, du moins tu crois, donc tu te content de te taire. Puis un simple geste de menton fait que tu détournes ton attention de lui. Tu te tournes vers l'endroit qu'il désigne. « Tout le monde ne parle que de lui. » Tu fais un pas vers cet endroit, il te dit quelque chose, tu sens ton coeur s'emballer, il bat très fort. Tu te retrouves à la lisière du trottoir à observer ce petit salon. Tu ne te rends pas compte qu'un large sourire s'installe sur tes lèvres. Tu te tournes en vitesse vers lui. « J'adore cet- » Tu n'as pas le temps de finir ta phrase que quelque chose te heurte de plein fouet à la tête. Directement sur l'os de la joue. Tu sens ta peau se déchirer et une vive douleur t'attaque. Tu grimaces pendant que ton corps s'écrase au sol. Tu retiens ta respiration en entendant des rires. « Retourne dans ta tombe, zombie! »

PS : little pimente
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Jonah Reid
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyDim 18 Mar - 18:39

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Moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l’intérieur de soi, refermé. Car il suffit d’un regard pour vaciller, il suffit que quelqu’un tende sa main pour qu’on sente soudain combien on est fragile, vulnérable, et que tout s’écroule, comme une pyramide d’allumettes. ••



Le crâne comme un étau et l’âme en lambeaux. T’as toujours pas conscience de ce dans quoi tu t’es encore embarqué, Reid. T’es venu là pour la jouer discret et tu te retrouves à taper causette avec un fantôme – mais la douleur, cette souffrance tant irascible qu’intenable qui ondule entre tes reins, entre tes tempes et jusque dans ta poitrine n’a rien d’irréelle, elle. Eva a l’air perdu, et t’as aucune idée de ce qui la met dans cet état : si c’est la devanture de ce salon où tu l’as aperçue tant de fois, le fait de vous retrouver à Nome ou de te revoir, simplement. Peut-être est-ce un mélange des trois, après tout. Un énième vertige t’oblige à fermer les yeux quelques secondes – il y a trop de lumière, ici. Le monde extérieur est à ton corps ce qu’une punition est à une pauvre victime : un véritable fléau.

« J’adore cet-… »

Elle ne finira pas sa phrase, mâchoire décalée par un coup dont l’impact te ramène directement sur terre. Tu as à peine le temps de tourner la tête qu’elle est déjà par terre – et l’avorton qui l’a frappé se tient à un mètre d’elle, inconscient du danger qui le guette, le visage rendu triomphant par le misérable assaut qu’il vient de donner. Tes dents se serrent, tes poings se contractent. Ton corps tout entier n’est plus qu’un vaste roc qu’aucun coup, aussi puissant soit-il, ne pourra briser. Trop de sang au cerveau, Jonah, et ton visage passe successivement par toutes les teintes de rouge tandis que tu te lèves tranquillement, tes prunelles bestiales rivées sur les traits du gamin. Lui ne t’a pas encore vu, et c’est sûrement pour cela qu’il ajoute :

« Retourne dans ta tombe, zombie ! »

Tu n’entendras pas les rires. Tu dégoupilles, simplement, purement, mains tendues en avant, vertiges oubliés au profit d’un élan vorace. Tu le chopes par le col du blouson et le soulèves d’une dizaine de centimètres ; tu te fous des pieds qui battent désespérément au-dessus du sol. La terreur sur son visage ? Tu t’en délectes. T’es un animal, Jonah, prédateur en chasse et bien décidé à massacrer. Ça se lit sur tes traits – et clairement, qu’on te connaisse ou pas, ça effraie. Y a bien longtemps que t’as pas été dans un tel état de rage ; même ta presque mort, deux mois auparavant, ne t’a pas fait tant d’effet. Avec une lenteur exacerbée, tu rapproches alors tes lèvres de son oreille et murmure.

« Je vais te buter. »

Ta voix, rendue grave par la colère qui t’absorbe tout entier, accentue ses frissons. Tu le relâches, persuadé qu’il va détaler mais dans un regain de courage – ou d’inconscience, selon le point de vue – il t’assène un coup qui te laisse stoïque tant il est mal porté. Les autres se joignent à la fête et toi, l’enfant bagarreur, l’adulte ravageur, distribues coups de poing et de pied sans discontinuer. Tu bastonnes, griffes, encaisses sans jamais flancher, ignorant les cris terrorisés des passants et oubliant même Eva par moments. Plus rien n’existe, si ce n’est cette violence qui te galvanise et propulse dans tes veines une adrénaline que tu voudrais ne jamais quitter. C’est mieux que n’importe quelle pilule, mieux que le whisky, mieux que la coke et autres dérivées – c’est une drogue dont tu ne te passeras jamais, tu le sais.

Lorsque le dernier adversaire finit par s’enfuir en boitillant sous la douleur, tu mets un certain temps à redescendre. Le souffle court, le corps en fusion, tu ne sais plus si t’exploserais ou tu fondrais si quelqu’un osait te toucher – et à vrai dire, t’espères que personne ne daignera s’y risquer. La chaleur au-dessus de ton œil droit t’indique que tu saignes certainement de l’arcade ; sang dont le gout métallique se retrouve au creux de ta bouche et ça par contre, ça ne t’avait pas manqué. Tu finis d’ailleurs par cracher sur le pavé, puis lâches des yeux la ruelle par où les avortons ont fui et te détournes pour apercevoir Eva. Tu t’approches alors d’elle à grands pas – tu jures, toi, Jonah Reid, que s’ils ont créé un seul bleu, arraché un seul de ses cheveux, tu retrouveras ces abrutis pour mettre ta menace à exécution. Après tout, t’as assez de place dans le jardin pour enterrer une nouvelle collection.

Arrivé à son niveau, tu presses tes deux mains sur son visage – protecteur, Jonah, méfie-toi de ces mauvaises habitudes qui reviennent au galop – et détailles ses traits à la recherche d’une quelconque blessure.

« Tu n’as rien ? », souffles-tu, dans une inquiétude que t’as malgré toi du mal à dissimuler. Question dangereuse, tu le sais. De sa réponse dépendent les vies de quatre demeurés.  

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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyDim 18 Mar - 19:08



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Sonnée, écrasée, tu as le coeur qui te débat et la tête qui tourne et tourne encore trop. Tu ne supportes pas, tu supportes mal, tu restes là, allongée au sol les yeux fermés à absorber la douleur de ce coup au visage. Ta joue te brûle, tu sens ta peau trop tendue, tu sens le déchirement se faire plus grand, tu sais que le sang coule, la chaleur du sang te répugne, toi qui n'a jamais connu le tient, le voilà maintenant. Pourquoi est-ce que tu as mal, pourquoi est-ce que tu souffres. Qu'as-tu bien pu faire pour vivre un supplice pareil. Tu n'as aucune idée de ce qui se passe, tout ce que tu entends, ce sont les gens qui hurle, des coups étouffés. Tu as la tête qui tourne et qui perturbe. Sonnée... Tu es sonnée... Non, tu ne l'es pas, tu es perdue dans ton esprit. Tu ne sens plus ton corps bouger, tu n'arrives plus à le bouger. En un clin d'oeil tu te sens transportée, de retour dans cette boulangerie face à cet homme. Ton regard se plonge à nouveau dans le sien, tu revis la tension dans son corps, ses yeux, cette mâchoire.

Tu es victime d'un bon dans le temps. Ton souffle se coupe, ton coeur s'arrête. Tu entends ce rire, vois ce sourire, vois ce regard. Tu revois ce visage, ce visage qui vingt ans plus tôt t'a fait rougir, avec cette voix qui l'accompagnait. Tu entends sa voix et tu sens tes cheveux se dresser sur ta nuque. Comment est-ce que tu as pu l'oublier... Ton coeur s'emballe quand ton esprit vieilli les traits de celui qui te revient de ton passé. Ce Samson n'existe pas, non, tu n'y crois pas. Il n'y a que lui, ce n'est pas lui. Ça ne peut pas être lui.

Tu reprends enfin possession de tes moyens. Tu n'as aucune idée de combien de temps ça a duré, mais tu as sentis tes orteils s'agiter dans tes bottes, tu as sentis le sang circuler jusqu'au bout de tes doigts. La tête qui tourne, tu essaies de te redresser, mais ton souffle reste court et ta tête douloureuse. Un court moment et tu ne sais plus ou tu es. Tu prends une grande respiration avant que des mains agrippes ton visage. C'est un peu comme une décharge qui te donne soudainement un regain d'énergie. Tu t'agites un peu sans te défaire de cette emprise. Tu ouvres lentement les yeux et ton regard se pose sur lui. Sa voix est en arrière plan, sa voix bourdonne. Tu lèves les yeux jusqu'à croiser son regard. Tu es frappé comme d'une évidence, ça ne peut être que lui. Ton coeur s'emballe, se débat. Tes yeux deviennent rond et ta bouche s’entrouvre. Tu bats des paupières et tes yeux s'embrumes. « Jonah... » Tes mains tremblent et ton corps s’incruste d'instinct contre lui. D'un revers de main, tu avais repoussé les siennes pour te caler contre son torse en silence. Tes mains s'agrippent à lui et tu fermes les yeux. Tu en oublis cette plaie ouverte au niveau de l'os de ta joue, tu te cales contre lui sans réfléchir et tu fermes les yeux, toujours assises au sol.
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyDim 18 Mar - 22:22

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Mode de vie nul, j'avale la pilule tristement; admettre la vérité j'refuse, j'me monte des complots. Longtemps que j'simule persuadé que j'fixe le temps, incapable de voir que tous mes refuges sont mes tombeaux. ••



Assise à même le sol, les yeux qui te cherchent et la bouche entrouverte. Perdue, elle est perdue. Noyée dans ses émotions, accusant le contrecoup de sa chute et tentant de mettre un peu de netteté sur ton visage flou. T’as la trouille, Jonah. T’as peur qu’elle t’échappe encore. La sueur perle sur ton front et tes mains tremblent un peu. Tu l’as pas lâchée, t’en es incapable. Tes iris veulent constamment capter les siens et brusquement, ils y parviennent. Ton pauvre cœur n’en peut plus de s’affoler – t’es trop vieux pour ça, Reid. Tu vas laisser ta vieille carcasse sur cette place si tu continues tes conneries.

Ses yeux s’écarquillent et elle te dévisage, tout d’un coup. Est-ce que tu l’effraies ? Peut-être. Cette partie de toi, là, celle qu’elle vient de voir, t’aimerais te dire que c’est Samson. Juste lui. Mais les souvenirs, eux, s’évertuent à te prouver le contraire. Tu te mordilles la lèvre inférieure, plus incertain que jamais. Tu te demandes si le mieux, ce serait pas d’appeler les pompiers – les cheveux en bataille, son air hagard, elle a l’air plus fragile que jamais. « Jonah… » Tu te tétanises, tes poumons se vident brusquement de l’air qu’ils contiennent. Non… Elle ne peut pas… Non. Tu te recules de quelques centimètres, déjà prêt à t’enfuir, mais elle ne t’en laisse pas le temps. Les yeux exorbités, tu la sens plus que tu ne la vois te serrer dans tes bras.

Elle t’étreint et toi, tu te souviens. Tu te rappelles de tout, Jonah. Et elle ? Est-ce qu’elle sait ce que tu lui as infligé ? Ta violence avait atteint son paroxysme, cette nuit-là. Depuis t’es plus le même, juste une âme misérable qu’une blessure transperce de part en part. Tu devines la pénombre, le campeur et son odeur et son corps, à elle. Et tu t’horrifies à ressentir cette pulsion sauvage, dévastatrice se glisser entre tes reins et ta poitrine. T’es un putain de monstre, Jonah. Elle te serre contre son cœur, contre son âme et toi, putain de toi qui la laisse faire sans rien dire ni même agir. Tu restes là, les bras ballants, les muscles raidis par la douleur d’une nuit d’ombre qu’aucun alcool ni aucune drogue n’a jamais su te faire oublier. Elle est l’innocence, t’es la démence. Tu l’as toujours été, Jonah. Et tu le resteras.

Tu perds la notion du temps, immergé sous la déferlante de tes souvenirs. Partagé entre la peur panique, la culpabilité et le bonheur de la voir là, contre toi. Comme une deuxième chance qui te serait offerte par Dieu sait quel karma. T’es perdu, complètement paumé. Seule l’idée qu’elle est en train de saigner te permet de te rattraper in-extremis à la réalité. Le besoin de te défoncer s’éloigne un peu et, d’une douceur insoupçonnée, tu l’incites à se détacher de toi. T’attrapes son menton de ton index tandis que de l’autre main, tu dégages les mèches qui lui barrent la vue. Un mince sourire étire tes lèvres – il est encore temps de fuir, tu sais, encore temps de s’éloigner de cette folie pour en retrouver une autre plus simple et surtout, moins inconnue – mais tes jambes restent pliées et ton corps, immobilisé. Et si elle devenait ta réalité ? « Tu m’as manqué, Querida. » T’as plus le courage de lui mentir. Pour quoi faire ? T’as jamais rien fini sauf ce que t’as entrepris de gâcher. Elle ne fait pas exception – mais tu tiens là ta rédemption, Jonah. C’est sûrement pas sain, c’est même carrément immoral mais ça, ça te fait plus d’effet depuis longtemps.

Tes sourcils se froncent tandis que t’effleures la blessure qu’elle a sur la joue et qui continue de saigner ; t’auras pas le temps de proposer de la soigner, pourtant. « Eh, vous ! » Tes yeux la quittent à regret pour se concentrer sur l’homme en uniforme qui s’approche de vous. Tu retiens pas le soupir qui te monte à la gorge et te défais d’Eva, à regret.
 

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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptyLun 19 Mar - 19:41



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Un paisible moment, un coeur qui bat à un rythme quasi normal, tu reprends ton calme, petite demoiselle. Tu ressens quelque chose que tu n'as pas ressentis depuis ton réveil. Un réconfort instantané. Le fait de retrouver une parcelle de ton passé te donne une certaine satisfaction de ta journée. Quel probabilité il y avait que tu tombes sur lui en cette première journée de sortie. Sûrement minime vu la population de Nome. Tes oreilles sifflent, tu n'entends plus rien, un silence qui t'es apaisant. Tu pousses un soupir pendant que tes doigts se referment contre son haut. Tu n'as pas envie de le lâcher. Il est de ton passé et tu ne veux pas le laisser partir, maintenant que tu te souviens un peu de ta vie. Un moment tranquille pendant lequel tu oublis ce qui s'est passé quelques minutes plus tôt. En fait, tu en as oublié une partie, tu en as oublié qu'un homme s'en est prit à toi. Tu en as oublié que Jonah a prit ta défense. Il est là et c'est suffisant pour que tu en oublis les représailles.

« Tu m’as manqué, Querida. » Querida... Un surnom que tu n'avais pas entendu depuis longtemps. - Normal, vu ta mort - Il te donne des frissons, ce simple mot. Tu fermes les yeux sans te soucier de rien, ni même du froid qui te prend par les jambes. Tu pourrais te relever, ce serait une bonne idée, mais tu risques de retomber assez rapidement. « Eh Vous! » Tu enfonces ton visage dans le creux de son cou, mais il se détache, il d'aide à te reculer et pourtant tu cherches encore à te rattacher à lui, mais il se trouve déjà trop loin. Ton coeur se serre et tu ouvres les yeux le suivant du regard. Tu te redresses enfin retenant ta respiration et tes mains s'agitent l'une avec l'autre et ton coeur s'emballe. Tu fais un pas vers l'avant lentement. Ton regard croise celui de l'homme en uniforme et tu glisses ta main dans tes cheveux. Tes sourcils se froncent et en fusée, tu glisses sur le trottoir pour t'interposer entre l'agent et Jonah. Ta mâchoire se contracte et tu t'approches de l'agent. « Écoutes-moi el estúpido! Tu veux l'arrêter quand ces bastardos sont prêt à me lapider. Va te faire foutre, tu lui touches pas! » Tu croises les bras sur ta poitrine, merde, ce chien, tu n'as aucune idée d'ou tu le sors. Tu ne l'aurais sûrement jamais fait dans le passé.

L'agent s'avance et fait un pas vers l'arrière au moment ou tu tournes les talons, mais tu reviens rapidement à la charge. Tu pose ta main sur son torse et l'invite doucement à reculer. « ¿Eres sordo o qué? dejas caer! Laisses tomber. » Lorsque tu es en colère, c'est ce que ça donne, tu en oublis la langue commune, tu reviens à à ta langue maternelle, l'espagnole. Merde que le Mexique ne te manque pas. Tu repousses l'agent sans violence et tu recules à nouveau en gardant ton regard sur lui. Dernier pas que tu fais, ton pied n'a aucune stabilité et tu te retrouves le dos contre Jonah. Tu laisses tomber une grimace sur ton visage avant de serrer la mâchoire. Qu'il parte cet agent.
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MessageSujet: Re: who are you ?   who are you ? EmptySam 24 Mar - 19:22

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La confiance est quelque chose de fragile. Quand on a accordé sa confiance à quelqu'un, on éprouve un sentiment de grande liberté. Mais quand on trahit la confiance de quelqu'un, elle peut être définitivement perdue. Seulement voilà, on ne sait jamais à qui on peut faire confiance. Beaucoup de personne décident de ne faire confiance qu'à eux même. C'est sûrement la façon la plus simple de ne pas se brûler les doigts. ••



Y a du dédain sur ton visage, Jonah. Une certaine amertume aussi, qui s’accroche à tes traits figés – t’as même pas envie de t’énerver, pour cette fois. Les images se sont remises à tourbillonner, pas vrai ? Véritable tempête sous ton crâne, elles créent le chaos dans tes pensées. Et toi, pauvre ignorant, saleté de menteur, t’as de plus en plus de mal à différencier le présent du passé.

Il y avait cette brise légère d’une nuit d’été les étoiles dans le ciel et toi dans l’obscurité il y avait cette mélodie coincée dans ton crâne foutue mélopée qui te rendait dingue et cette réalité qui peu à peu disparaissait il y a eu les pas hasardeux sur le pavé l’envie de sauter à l’eau pour te noyer pour t’oublier pour fuir cette douleur qui te tenaillait il y avait cette fille sur le ponton ses sanglots que personne n’entendait ce visage de poupon que tes hallucinations t’empêchaient de discerner il y a eu ce désir atroce au creux des reins et cette violence dans les yeux, dans le cœur qui t’a pris tout entier il y avait cet outil négligemment posé tes doigts qui l’enserrent et tes chimères qui t’étreignent et puis… Et puis…

Tu accroches ton crâne de toutes tes forces entre tes mains, mâchoire serrée à bloc pour t’empêcher d’hurler. T’as pas le droit de penser à ça. T’as pas le droit de te souvenir, Jonah. Du moins, c’est ce que t’aimerais. Mais cette foutue nuit, aucune drogue ni aucune bouteille n’est encore parvenue à te la faire oublier. Tu relèves la tête, l’œil fou, les mains tremblant un peu. Faut que tu te barres d’ici. Fini de jouer, Jonah. Tu t’es bien fait triper mais maintenant, retour à la réalité.

« Écoutes-moi el estúpido! Tu veux l'arrêter quand ces bastardos sont prêt à me lapider. Va te faire foutre, tu le touches pas! » Ton souffle s’en trouve figé. Perdu dans tes excès, t’as même pas vu Eva s’approcher du policier. Et là, t’avoues que t’as un mal de chien à la reconnaître en la voyant le pousser comme s’il n’était qu’une sale petite merde. Ce qu’il est, soyons honnêtes, mais c’est pas tout à fait le genre de Miss Garza de jouer les rebelles… Enfin ça ne l’était pas il y a vingt ans de ça. Mais après autant d’années, il serait peut-être temps de te dire que t’as loupé des choses la concernant – t’en sais autant d’elle qu’elle en connaît sur toi, c’est-à-dire rien du tout. « ¿Eres sordo o qué? dejas caer! Laisses tomber. » Tu t’étonnes encore de l’entendre parler espagnol ; ça aussi, t’avais oublié.

Elle recule, trébuche et se retrouve une nouvelle fois propulsé contre ton torse mais cette fois, t’es pas capable de la serrer contre toi. Toi, tu fixes le flic d’un air impassible, mais tu vois bien à sa tête qu’il oscille entre l’envie de vous traîner au poste et celle de dégager. Alors, tu décides de l’aider un peu… Juste un peu. « Elle allait se faire fracasser. J’ignorais qu’ici il était défendu de porter assistance à une personne en danger. C’est pas dans vos tables de lois, ça ? » Ta voix est douce, suave, teintée d'un ombrage plus menaçant qui malgré tout, se sent un peu. Ta main droite, elle, est venue trouver le bras d’Eva, qu’elle serre doucement afin qu’elle ne l’ouvre pas. T’as vraiment autre chose à foutre que de te coltiner une garde à vue aujourd’hui. « Eh bien… » Déboussolé le jeune, encore un newbie qui sous prétexte qu’il a un badge et un flingue estime pouvoir te dominer, toi. « Par contre, il me semble bien que la consommation en publique est encore interdite au Canada. Et vu l’odeur de certains d’entre eux, je pense que vous devriez réviser votre cible. » Amusant, venant de toi, drogué jusqu'à la moelle. Mais tu commandes tout, Jonah, et cet abruti ne s’en aperçoit même pas.

Il balbutie deux trois excuses, se gratte le front, une fois, deux fois, puis finit par se détourner de vous. Toi, tu tires sur le bras d’Eva pour la tourner face à toi – et ces joues rosies par la colère, ce regard brûlant, ces cheveux virevoltants au gré du vent… Tu te fais violence pour garder ton impassibilité et murmure simplement.

« Le moins qu'on puisse dire, c'est que t'as pris du caractère... » Sourire, léger. Mais t'es pas là pour batifoler, Jonah, arrête de l'oublier. « J'aurais bien aimé en voir plus mais j’ai du boulot, il semblerait. Je dois y aller. » Tu effleures une nouvelle fois sa joue du bout des doigts. « Fais soigner ça avant que ça ne s’infecte. » Autoritaire, Jonah. Tu l’as toujours été. Mais là, t’as surtout besoin de prendre quelque chose de fort, histoire de te retourner le cerveau pour, peut-être, le remettre enfin à l’endroit. « Où est-ce que t’habites, en ce moment ? » Et ton frère, Eva ? Est-ce qu’il est là ? Est-ce qu’il est en vie, lui aussi ? Ou au moins, est-ce qu’il fait semblant de l’être ? Après tout, il serait loin d’être le seul. Mais cette question-là, t’as pas vraiment envie d’en entendre la réponse. Alors t’acquiesces simplement à ce qu’elle te dit, sans être certain de savoir de quoi elle parle et, sur un dernier regard, commences à t’éloigner. Ton cœur te hurle de t’arrêter, de revenir sur tes pas et de, pourquoi pas, l’étreindre jusqu’à vous asphyxier. Mais si tu prends tes distances, c'est parce que tu dois sauver vos peaux, Jonah. Vos vies, votre bien d’esprit. Au moins pour l’un de vous deux.  

Et, comme toujours lorsque l’occasion se présente, c’est toi que t’as choisi.  

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